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Huitième annulation d'un concert du "reggaeman" homophobe Capleton

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PARIS (AFP) - Après sept autres salles ou lieux de spectacle, le Zénith de Paris a à son tour décidé jeudi d'annuler le concert que devait y donner le 26 juin le chanteur de reggae jamaïcain Capleton, dont certaines chansons comportent des paroles homophobes.

En fin de matinée, la mairie de Nice avait déjà annulé le concert de Capleton, prévu le 17 juin au Théâtre de Verdure.

Ces annulations font suite à celles de concerts prévus à Toulouse, Reims, Lille, Clermont-Ferrand, Saint-Brieuc et Reignier. La tournée française de Capleton comptait treize dates au total. Fin mai, la teneur de certaines paroles du chanteur avait conduit l'association homosexuelle Coordination InterPride France à demander l'annulation de ses spectacles

"Ces propos sont de la façon la plus évidente contraires aux lois françaises et, je vous le rappelle, passibles de poursuites pénales aussi bien pour leurs auteurs que pour ceux qui favorisent leur diffusion", a écrit jeudi le directeur du Zénith, Daniel Colling, au promoteur de la tournée en France de Capleton, la société Mediacom, basée à Reims.

Contactée par l'AFP, Mediacom ne souhaitait pas réagir à cette annulation dans l'immédiat.

"Je ne peux pas préjuger de ce qui sera exprimé lors d'une manifestation n'ayant pas encore eu lieu, poursuit le directeur du Zénith dans son communiqué. Néanmoins (...) Capleton tient dans au moins 4 titres de sa production discographique, dont certains récents, et à l'occasion de ses spectacles des propos insupportables que l'on peut qualifier de sexistes, d'incitation à la haine raciale et homophobes". Certaines des paroles de chansons de Capleton (alias Clifton George Bailey, 38 ans) appellent au meurtre des homosexuels, comme "All boogaman and sodemites fi get killed" ("Tous les pédés et les sodomites doivent être tués") ou "Bun Out ah Chi Chi, blood out ah chi chi" ("Brûle une tapette, saigne une tapette").

Fin mai, au moment des premières annulations, Michel Jovanovic, responsable de Mediacom, avait assuré que l'artiste ne dérapait plus, du moins en Europe, depuis un accord avec l'association britannique de défense des homosexuels OutRage!.

Les associations homosexuelles qui ont réagi à l'affaire ont insisté sur les conditions de vie déplorables des homosexuels jamaïcains considérés comme des délinquants par la loi et en butte aux violences.

Pour nombre de rastafaristes, la religion des reggaemen jamaïcains, l'homosexualité est une déviance. Contrairement à d'autres mouvements gays et lesbiens, l'association Actions Gay LGBT, basée à Brest, avait décidé de ne pas demander l'interdiction d'un concert prévu dimanche 5 juin à Guipavas (Finistère), estimant que cela "ne jouait pas en la faveur des homosexuels" et ne ferait "qu'augmenter la haine".

En revanche, l'association avait fixé certaines conditions, comme l'engagement écrit de l'artiste et de son entourage de bannir tout propos ou toute action discriminatoires durant le spectacle et la lecture d'un communiqué de sensibilisation par le président de l'association en début de concert.

A ca pour faire annuler des concerts y a du monde, mais bon ils pourraient faire autre chose ces pauvres petits gays, je sais pas moi : aider les pauvres, des actions contre la pollution, enfin faire des choses qui ne concernent pas seulement leur petit nombril.